Les plus grandes capitalisations boursières françaises
Alors que l’État français peine à se réformer, les grandes entreprises françaises sont entrées de plain-pied dans la mondialisation depuis les années 1990. La France a su créer des champions mondiaux dont l’activité est très souvent tournée vers l’internationale. Le secteur du luxe et des cosmétiques est naturellement très bien représenté dans les plus grandes entreprises cotées françaises. Parmi les géants français de la cote, on retrouve aussi des entreprises du secteur de l’énergie, de la santé ou encore du secteur financier.
La liste des plus grosses entreprises cotées à la bourse de Paris
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Données fournies sans garantie
La difficile comparaison avec les entreprises américaines
Si la France dispose de beaux fleurons, ses plus grosses capitalisations n’arrivent pas à la hauteur des géants américains. Pour effectuer des comparaisons, parlons en dollar. En juin 2022, LVMH capitalisait autour de 280 milliards de dollars. À la même période, les plus grosses capitalisations américaines comprenaient Apple dépassant les 2 000 milliards de dollars de capitalisation, Microsoft qui touche les 1800 milliards de capitalisation et Alphabet-Google juste sur les 1400 milliards. Au jeu de l’homme le plus riche au monde, si Bernard Arnaud, le fondateur de LVMH, fait presque jeu égal avec Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon, le leader américain du e‑commerce presse plus de 1 000 milliards, soit plus de trois fois LVMH.
Nous venons de le voir, les plus grandes entreprises au monde sont désormais des entreprises technologiques. Les fameux GAFAM trustent presque toutes les places en tête des plus grosses market cap au monde depuis des années. La technologie, particulièrement le software, est non seulement un secteur en croissance séculaire, mais c’est aussi et surtout un domaine où la rentabilité est exceptionnelle. Un logiciel, une fois rentabilisé génère du profit presque pur. Les gros vendeurs de software affichent donc des marges très importantes. Les GAFAM ont atteint des capitalisations records du fait de leur taille, mais aussi de par la profitabilité de leur software. Les entreprises du luxe affichent elles aussi de belles marges, c’est d’ailleurs pour cela qu’elles font parties des plus grosses capitalisations françaises et européennes, mais elles doivent tout de même payer de la matière première et de la main-d’œuvre lorsqu’elles augmentent leurs ventes. Les profils ne montent pas aussi vite qu’en vendant du logiciel.
Il y a bien des acteurs de la tech en bourse en Europe. En France, Dassault Systèmes est une référence mondiale dans le domaine des simulations numérique. Ses marges sont très belles à l’image de la tech américaine. Toutefois, son marché n’est pas aussi large que celui d’un Microsoft ou d’un Google. C’est d’ailleurs peut-être la clé pour les entreprises françaises dans la mondialisation : choisir des secteurs plus étroits où l’excellence de nos produits et/ou de notre image de marque peut faire la différence sans se heurter frontalement au rouleau compresseur américain (et maintenant chinois).
Est-ce une bonne idée d’investir dans les plus grandes entreprises françaises ?
Comme souligné en introduction, les plus grandes capitalisations françaises sont généralement bien gérées et parfaitement intégrées dans la mondialisation. Qu’elles ne soient pas de la taille des plus grosses capitalisations américaines n’a aucune importance du point de vue de l’investisseur.
Personnellement, je pense que les entreprises françaises — comme les entreprises italiennes — qui réussissent dans la mondialisation disposent d’avantages compétitifs très forts. Pour bâtir une grande entreprise en France, il faut surmonter les tracas administratifs, le coût du travail, les jalousies et le défaitisme ambiant. Une entreprise qui malgré tous ces handicaps est capable d’affronter victorieusement la compétition internationale est forcément très bonne.
Attention toutefois à certains éléments du classement. Toutes les plus grandes entreprises françaises ne se valent pas. Je ne suis pas 100% confiant envers les banques européennes par exemple. À une époque, EDF était l’une des plus grosses entreprises de la bourse de Paris ! Or, EDF est une entreprise d’État prise dans des enjeux politiques franco-français. Elle n’a rien à faire en bourse.
En résumé, avant d’invertir dans les grandes capitalisations françaises, il faut — comme pour tout investissement en bourse — étudier le dossier sérieusement. Cette étape est facilitée concernant ces grandes entreprises parce que l’on trouve très facilement des informations les concernant, voire des conseils, dans la presse et sur les sites spécialisés.
Do your homework !
Comment acheter les plus grosses capitalisations françaises ?
Le plus simple bien entendu, c’est d’ouvrir un compte titres. Toutes les banques et tous les courtiers en ligne proposent l’accès aux plus grosses valeurs françaises. Un ordre d’achat et vous voilà copropriétaire de l’une de nos plus belles entreprises. Il est également possible de les acheter au sein d’un PEA pour bénéficier des avantages fiscaux de cette enveloppe.
Vous pouvez aussi acheter un ETF répliquant la performance du CAC 40. Vous aurez certes 40 valeurs en portefeuille. Toutefois, l’indice parisien étant pondéré par la capitalisation boursière, les grandes capi sont mécaniquement plus représentées dans un ETF CAC 40 que les plus petites. Un autre avantage des ETF, c’est qu’il est souvent possible de les acheter au sein d’une assurance vie.
Y a‑t-il de plus grandes entreprises non cotées en bourse en France ?
La France compte plusieurs entreprises non cotées bien connues du grand public. Aucune ne semble toutefois en mesure de rivaliser avec les champions de la bourse de Paris comme LVMH, L’Oréal ou TotalEnergies.
On peut tout d’abord penser aux enseignes de grande distribution E.Leclerc et Auchan qui ne sont pas publiques. En l’absence de cotation, il est difficile de dire combien valent ces groupes. On peut toutefois se faire une idée de leur valeur en comparant leurs chiffres d’affaires à celui d’entreprises du même secteur à la bourse de Paris. Alors que Leclerc et Auchan ont un chiffre d’affaires inférieur à celui de Carrefour, on imagine mal leur valorisation être largement supérieure. Même si Carrefour n’est certainement pas le groupe le mieux géré des trois, ça reste l’une des plus petites capitalisations du CAC 40. Ces groupes pourraient donc se trouver dans le CAC 40, mais certainement pas en tête du classement. Le même raisonnement peut être tenu pour d’autres grandes entreprises françaises non cotées comme le Groupe BPCE (Banque Populaire et Caisse d’Epargne) ou des noms moins connus de grand public comme le Groupe Louis-Dreyfus (spécialisé dans le négoce de matières premières agricoles) ou la CMA CGM (leader mondial du transport maritime).